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Un empire à bout de souffle : quand l’économie américaine vacille et que les BRICS avancent en silence



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Brooklyn, avril 2025 — Il est 7h du matin, et Mark Evans, 62 ans, s’installe sur le même banc qu’il occupe presque chaque jour, à l’angle de Flatbush Avenue. Il sort de sa veste un vieux thermos cabossé et un café noir à moitié tiède. « Vous savez, j’ai travaillé 30 ans dans les marchés. On disait que l’Amérique ne pouvait pas tomber. Mais aujourd’hui, j’ai du mal à payer mes médicaments, et mes économies ne valent plus grand-chose. »


Mark n’est pas un cas isolé. De l'autre côté du pays, à Sacramento, Lisa Mendoza, mère célibataire et ancienne infirmière, a pris un deuxième job dans un entrepôt. « J’ai arrêté de suivre les infos économiques. Tout ce que je sais, c’est que le lait coûte 8 dollars et que mon fils ne pourra pas aller à l’université si ça continue. »


Le rêve américain a les traits tirés. L’économie américaine, moteur historique du monde, montre des signes d’essoufflement visibles : dette publique abyssale, inflation tenace, ralentissement industriel, tensions politiques internes. Mais plus encore, c’est la perte de confiance des alliés traditionnels qui inquiète les analystes : Europe, Japon, Corée du Sud... Tous regardent désormais vers d'autres horizons.

 

Les BRICS : vers un autre ordre mondial ?

Pendant ce temps, à l’autre bout du monde, dans les coulisses d’un sommet discret à Brasilia, un conseiller économique chuchote : « L’Occident ne nous écoute que lorsqu’il a peur de nous perdre. Maintenant, on parle d’égal à égal. »


Les BRICS – Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud – ne sont plus un simple regroupement d’économies émergentes. En s’élargissant à des pays comme l’Arabie Saoudite, l’Iran, ou encore l’Égypte, ils deviennent une alliance stratégique, énergétique et diplomatique majeure.


Dans les rues de Johannesburg, une étudiante en relations internationales, Zanele, le résume ainsi : « On n’attend plus l’approbation de Washington. On construit autre chose. Quelque chose qui nous ressemble. »


Et ils s’organisent : projets de monnaie commune, accords hors du dollar, coopération Sud-Sud, renforcement d’institutions bancaires indépendantes… Les BRICS veulent proposer un monde multipolaire, où l’influence ne se mesure plus uniquement à Wall Street.

 

Et maintenant ?

Personne ne dit que les BRICS sont parfaits. Ils ont leurs contradictions, leurs tensions internes. Mais leur montée en puissance coïncide avec une période de doute profond aux États-Unis, où l’identité même du pays est remise en question.


Dans sa lettre ouverte publiée en février, l’économiste indien Raj Malhotra écrivait :

« Nous ne voulons pas remplacer l’Amérique. Nous voulons simplement exister sans devoir lui ressembler. »

Alors que l’ordre mondial change à petits pas, les Américains ordinaires, eux, continuent de se débattre avec la réalité. Mark Evans, en repliant son gobelet vide, murmure :« Je n’ai pas peur des BRICS. J’ai peur qu’on continue à faire semblant que tout va bien. »

 

Le monde ne s’effondre pas. Il se transforme.

Il ne s’agit peut-être pas d’un déclin brutal de l’Amérique. Plutôt d’un rééquilibrage lent, subtil, douloureux parfois. Un monde moins centré, plus partagé. Et pour la première fois depuis longtemps, ce sont les pays du Sud qui tiennent le stylo de la prochaine page de l’Histoire.


La Rédaction

 

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