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Haïti – Insécurité : L’arrivée de Blackwater, une solution ou un saut dans l’inconnu ?

Haïti fait face depuis plusieurs années à une insécurité d’une rare intensité. Les groupes armés fédérés, mieux organisés et plus visibles, contrôlent des quartiers entiers. La population civile, prise en otage, vit sous la terreur des fusillades, des kidnappings et des déplacements forcés.

Dans ce climat d’urgence, l'État peine à convaincre. Beaucoup dénoncent son silence, voire une certaine complicité avec les criminels. Sur le terrain, les policiers souvent en sous-effectif et mal équipés, mènent un combat inégal contre des bandes lourdement armées. Malgré leur engagement, la situation continue de se détériorer.


Face à cette impasse, le gouvernement par intérim aurait franchi une nouvelle étape. Selon New Times, un contrat aurait été signé avec Blackwater, une entreprise militaire privée fondée par Erik Prince. L’accord autoriserait l’entrée de ses hommes en Haïti pour mener des opérations contre les gangs armés.

Blackwater n’est pas une inconnue. Elle s’est illustrée dans plusieurs conflits, notamment en Irak, avec des interventions souvent critiquées. Si certains voient dans ce partenariat une tentative concrète de reprendre le contrôle des zones abandonnées par l’État, d'autres y lisent un risque majeur. Plusieurs voix rappellent que Blackwater traîne une réputation sulfureuse, marquée par des abus et une tendance à aggraver les tensions là où elle intervient.


D’autres critiques vont plus loin : faire venir une force étrangère, surtout venue des États-Unis, rappelle de mauvais souvenirs. Pour eux, comme les Marines par le passé, ces soldats ne défendront pas Haïti, mais leurs propres intérêts.

Pendant ce temps, la violence continue. Certaines communes ne sont plus accessibles, et les affrontements avec la police font de plus en plus de morts. Haïti est affaiblie, isolée, et sous pression. Elle ressemble de plus en plus à un baril de poudre.


Il est temps que les dirigeants haïtiens fassent preuve de lucidité et de courage. La sécurité est une priorité, mais elle ne doit pas se construire au détriment de la souveraineté. La solution ne viendra pas d’un contrat étranger, mais d’un sursaut collectif. C’est à ce prix que la paix redeviendra possible.


Guyto JEUDI

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