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Rapport du BINUH : 79 exécutions extrajudiciaires, dont 78 imputées à la police haïtienne

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Le dernier rapport du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) dresse un tableau inquiétant de la situation des droits humains dans le pays. Selon ce document, 79 exécutions extrajudiciaires ont été enregistrées récemment dont 78 seraient imputables à des policiers et une à un commissaire du gouvernement de Miragoâne. Ces violences ont également coûté la vie à huit agents des forces de l’ordre et blessé dix-sept autres.


Cette spirale de violence a provoqué le déplacement interne de 1,4 million de personnes, vivant souvent dans des conditions précaires, accentuant la crise humanitaire. Face à cette situation, le gouvernement haïtien a pris des mesures en nommant dix nouveaux commissaires pour renforcer les pôles judiciaires spécialisés dans la lutte contre les crimes de masse, les violences sexuelles et les délits financiers.


Le BINUH appelle à la mise en œuvre effective de ces pôles, à accélérer la vérification des membres de la police (vetting) et à sanctionner les agents impliqués dans des violations graves des droits humains. Le bureau recommande aussi la création d’un programme de réinsertion des mineurs enrôlés dans les gangs ainsi qu’un organe national dédié au désarmement et à la réintégration.


Le rapport souligne que 61 % des victimes ont été tuées lors d’opérations policières contre les gangs, 30 % par des groupes criminels, et 9 % par des civils ou groupes d’autodéfense. Bien que certaines zones stratégiques de Port-au-Prince aient été reprises par les autorités, la violence se propage désormais dans les zones périphériques et rurales comme les départements de l’Artibonite et du Centre.


Par ailleurs, les violences sexuelles, le recrutement forcé d’enfants, la traite humaine et l’utilisation croissante de frappes par drones explosifs, ayant causé 39 victimes, continuent de déstabiliser le pays.


La situation sécuritaire et des droits humains en Haïti demeure extrêmement préoccupante. La lutte contre l’impunité, la restauration de l’autorité de l’État, et la mise en place de programmes sociaux adaptés sont indispensables pour rompre avec le cycle de violence. La communauté nationale et internationale doit redoubler d’efforts pour accompagner Haïti sur la voie de la paix, de la justice et du développement durable.


Alexandra LINDOR

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