TROP DANGEREUX POUR Y VIVRE. TROP SÛR POUR Y ÊTRE EXPULSÉ

Écrit par Skason Baptiste

Même jour, même bouche, deux verdicts : L’ambassade des États-Unis appelle ses ressortissants à quitter d’urgence Hayti, pays jugé trop instable pour y rester. Quelques heures plus tard, Washington annonce la fin du TPS pour les migrants haytiens, sous prétexte que la situation sur place se serait améliorée.

CHERCHEZ L'EREUR ? NON. CHERCHEZ LE CYNISME...

Il ne s’agit pas d’une contradiction involontaire, c’est une logique stratégique : « Dire tout et son contraire, selon le public visé ». Car la vérité ne pèse plus rien face à l’opportunité politique. Ce qui importe désormais, ce n’est plus la cohérence des faits, mais l’utilité du discours à l’instant T.

Pour un citoyen américain, Hayti serait trop dangereuse pour y rester, tandis que pour un migrant haytien, elle serait assez sûre pour y être renvoyé. L’un doit fuir, l’autre peut être expulsé. Même pays, deux lectures. Deux poids, deux mesures. Deux humanités, deux standards.

Lorsque la politique ne vise plus la justice mais la seule gestion du risque, l’homme devient une simple variable d’ajustement. Et le cynisme devient doctrine. Mais au fond, le vrai scandale n’est pas dans le double langage américain. Le vrai scandale, c’est que ce soit encore à Washington de décider qui doit vivre ou fuir notre propre pays.

Tant que nous resterons une nation assistée, vulnérable, sans État véritable, les autres parleront à notre place. Hayti n’est pas en péril parce que les Américains mentent. Elle est en péril parce que les Haytiens ont renoncé à leur souveraineté.

REPRENDRE NOTRE DESTIN EN MAIN N'EST PLUS UN SLOGAN. C'EST UNE URGENCE VITALE !

#SkasonBaptiste

27 juin 2025

Port-au-Prince, Hayti 🇭🇹