La route de Seguin : un nouvel échappatoire
- Gregoisdon MILORD
- Aug 28, 2024
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Environ trois heures en moto, une demi-journée à pied, c’est le temps qu’il faut pour assurer le trajet entre Jacmel et Séguin, un petit village de l’arrondissement de Jacmel relié à Kenscoff, une commune qui se trouve à 1500 mètres dans les montagnes de Port-au-Prince.
La route de Seguin n’était qu’un tronçon à usage commercial fréquenté par les paysans. Tout a changé depuis que le sud de la capitale est totalement contrôlé par les gangs. Malgré les risques qui viennent avec son état déplorable, elle est de plus en plus usitée ces dernières années.
À cela s’ajoute une activité économique aussi rentable que risquée : les taxis moto.
Pour un voyage de Ca Jaques à Petion-ville, à partir de trois sacs de provisions, les motards perçoivent entre 5 000 à 7 500 gourdes. Un prix exorbitant, certes, mais à la hauteur du danger, trainant derrière lui très souvent de nombreux accidents.
Au calvaire de la population de cette localité, s’ajoute l’absence des centres hospitaliers. Les victimes ne se rendent à l’hôpital que lorsqu'ils n’ont plus le choix, lorsque la situation est vraiment grave en faisant usage du même moyen de transport, la motocyclette instrument de leur malheur. Ils se rendent parfois à Fermathe sur des brancards improvisés, et les accidentés qui n'ont pas la chance de s'en sortir, sont enveloppés dans des morceaux de tôle en attendant leur inhumation.
Si à Seguin on ne trouve pas de centres hospitaliers, les boutiques de vente de cercueils commencent à se multiplier. Une autre réalité née de la souffrance d'un peuple terrorisé et abandonné à son propre sort, faisant tout pour subsister malgré tout.
Gregoidson MILORD






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