L’UNICEF alerte sur l’impact croissant de la violence des gangs sur les enfants en Haïti
- Alexandra LINDOR

- Oct 9
- 2 min read

Dans un rapport publié ce mercredi 8 octobre 2025, l’UNICEF dresse un portrait dramatique sur la situation des enfants en Haïti. Plus de 680 000 enfants ont été déplacés à cause de la violence des gangs, un chiffre en forte hausse et reflet direct de l’effondrement sécuritaire. Pour l’agence onusienne, les enfants ne sont plus de simples victimes collatérales mais sont désormais des cibles directes des groupes armés.
L’UNICEF estime que 2,7 millions de personnes, dont 1,6 million de femmes et d’enfants, vivent dans des zones sous contrôle des gangs, soit près d’un quart de la population.
À Port-au-Prince, où la présence des groupes armés est particulièrement marquée, les enfants grandissent dans la peur, exposés à des scènes de violence extrême, contraints de fuir leur foyer ou recrutés de force pour accomplir des tâches dangereuses.
Les chiffres publiés sont glaçants : en 2024, 2 269 violations graves contre 1 373 enfants ont été enregistrées. Parmi elles, 213 enfants tués, 138 blessés, 566 victimes de violences sexuelles (dont 406 viols et 160 viols collectifs) ainsi que 302 enfants recrutés par des gangs.
L’UNICEF précise que ces données sont probablement sous-estimées, de nombreux cas n’étant pas signalés dans les zones contrôlées par les groupes armés.
La crise humanitaire s’est également aggravée depuis septembre 2024. Le nombre d’enfants déplacés, parfois à plusieurs reprises, a presque doublé. Par ailleurs, 3,3 millions d’enfants ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire et 1 million d’entre eux sont en situation d’insécurité alimentaire sévère.
Le rapport souligne que le système éducatif est profondément affecté : un enfant sur quatre est déscolarisé, ce qui accroît considérablement le risque d’enrôlement forcé. Des enfants âgés de seulement 10 ans seraient contraints de porter des armes ou de jouer le rôle de guetteurs pour les gangs.
Face à cette situation critique, l’UNICEF appelle à la restauration urgente des services de protection. L’agence exhorte les autorités haïtiennes et la communauté internationale à agir sans délai pour garantir l’accès à l’éducation, à la santé et à la sécurité, afin d’empêcher qu’une génération entière ne grandisse dans la peur, la violence et l’abandon.
Alexandra LINDOR





Comments