L’Association des Magistrats dénonce une justice au bord de l’asphyxie

Dans une note publiée ce lundi 6 octobre, à l’occasion de la rentrée judiciaire 2025-2026, l’Association Professionnelle des Magistrats (APM) dresse un tableau sombre du système judiciaire haïtien, marqué par la paralysie des tribunaux, l’insécurité croissante et des conditions de travail jugées inacceptables.

L’APM évoque un climat de peur généralisée au sein de l’appareil judiciaire, où juges, greffiers et avocats exercent sous la menace constante de violences, d’enlèvements ou d’assassinats ciblés. À ces risques sécuritaires s’ajoute une précarité matérielle préoccupante : absence d’équipements de base, bâtiments dégradés, manque de personnel, salaires insuffisants.

Dans plusieurs juridictions, les activités sont au ralenti, voire totalement à l’arrêt notamment à Port-au-Prince, aux Cayes, aux Gonaïves et au Cap-Haïtien, en raison de la pression exercée par les groupes armés. Certains tribunaux ont dû être relocalisés dans des conditions précaires, compromettant la conservation des dossiers et la continuité des services judiciaires.

Face à cette situation, l’APM appelle l’exécutif à agir rapidement. Elle exige la sécurisation des tribunaux, la réhabilitation des locaux vandalisés, la nomination de nouveaux magistrats, et une dotation adéquate en matériel logistique. Le CSPJ est également invité à renforcer les capacités des juridictions à travers le pays.

L’APM conclut en saluant le dévouement des magistrats encore en fonction et rappelle que la justice demeure un pilier fondamental de l’État de droit.

Alexandra LINDOR