En Haïti, il n’est plus nécessaire de compter les morts ni de dresser le bilan quotidien des violences pour mesurer la profondeur de la crise. Le mal qui ronge le pays est plus sournois, plus insidieux, et peut-être plus dangereux encore : il s’appelle désespoir. C’est ce désespoir diffus, installé dans les esprits et dans les corps, qui tue lentement, jour après jour, l’être haïtien et la patrie qu’il porte en lui.